La FDTA68 est :
Un lieu de rencontre : possibilité de se connaître et de se reconnaître entre amateurs, de créer des liens...
Un lieu d'information : les créations, lieux et dates des différentes
représentations, le fonctionnement d'une troupe de théâtre amateurs..
Un lieu d'aide et d'écoute : inventaire des problèmes de toute nature, recherche commune de solutions..
Un lieu de formation : stages propres à la fédération ou proposées par les troupes : jeu (acteurs, mise en scène), techniques de scène (lumière,
scénographie, écriture, administration).
Un lieu de prêt : (matériels divers)
Un lieu de réflexion
Un lieu de contradiction : où l'on se remet en question mais où l'on cherche aussi les moyens de faire face à sa fragilité.
Pratiquer le théâtre en amateur dans une troupe est une manière de vivre à fond un plaisir de monter sur les planches, d’offrir un vent de fraîcheur sur le spectacle avec une approche différente de la scène professionnelle. Certains des pratiquants ont découvert le théâtre et joué sur une scène depuis leur scolarité, d’autres se découvrent une passion pour le théâtre à l’âge adulte pour partager avec leur public un bon moment dans des registres divers. Des troupes se créent, s’épanouissent, et donnent des représentations dans bien des villes et villages de toutes tailles, dans des salles plus ou moins bien équipées, souvent dans des espaces inédits, en toutes saisons. Des troupes meurent aussi…
Souvent le théâtre amateur est dit plus frais, moins en rupture avec la société, moins que le théâtre professionnel plus transgressif.
Ainsi la scène amateur est simplement reléguée au simple rang d’un loisir associatif parmi d’autres, fermé sur lui-même, un dérivatif social inoffensif, à l’image d’une dérive, d’un déclin de l’éducation populaire devenu consumériste d’activités de loisirs (ex : les ateliers ‘théâtre’), le théâtre amateur ne constitue plus aujourd’hui l’arme mythique du changement social… Ainsi, trop souvent, des troupes se contentent, par exemple, de simplement recycler des spectacles d’humour en fin de carrière parisienne, plus de l’ordre de la simple consommation que de la réflexion citoyenne, de l’esprit critique.
Mais n’y a-t-il pas lieu de s’interroger sur notre pratique du théâtre amateur, pour lequel l’ancrage social ou citoyen est vital? Le théâtre, même amateur, a besoin, voire se doit, comme tout art majeur, d’aller au bout de son pouvoir de rupture, d’être libre, social. Disons «parallèle», sans cesse à l’écoute du temps, des êtres, mais sans cesse ailleurs, à l’extrême bout des choses, là où, sur scène, le moindre mot, la moindre image nous bouleverse par sa force subite.
La FDTA -un noyau de résistance ?- s’efforce -ou se doit- de défendre dans le Haut-Rhin, un théâtre qui choisit de nourrir délibérément les âmes et le combat social – ce qui ne va pas de soi en ce bas monde… dans le petit monde du théâtre amateur en particulier (dialectal notamment) – toujours avec la joie de jouer, de se projeter dans l’avenir, de se jeter dans la mêlée par conviction, par espoir, pour se faire entendre, même si tout n’est pas toujours au point.
Il n’y a pas de théâtre amateur et de théâtre Professionnel , il n’y a que du bon et du mauvais théâtre . J.VILAR